Dessine l’Espoir est engagée activement sur des programmes de soutien alimentaire en faveur des populations vulnérables d’Afrique australe. Elle initie également des jardins pédagogiques faisant la démonstration de techniques d’agriculture durables auprès de publics variés. Tous ces projets sont mis en réseau au sein de la plateforme transjardins.

Depuis 2011, Dessine l’Espoir s’est lancée dans un programme de promotion de techniques d’agriculture durable (permaculture, agroécologie, agroforesterie) comme solution d’autosubsistance et pour améliorer la nutrition des femmes séropositives et des jeunes défavorisés qu’elle soutient. Une agriculture durable invite ainsi à promouvoir et à pratiquer une agriculture économiquement viable, saine pour l’environnement socialement équitable. Elle répond aux besoins d’aujourd’hui (aliments sains, eau de qualité, emploi et qualité de vie) sans remettre en cause les ressources naturelles pour les générations futures.

L’association a organisé la visite de ses projets par des formateurs spécialisés, en particulier l’APAF (Association de promotion de l’agroforesterie). Elle a également organisé la formation de ses équipes locales, avec le soutien de The Ivory Foundation, au sein du Botswana College of Agriculture (BCA), avec plusieurs intervenants spécialistes de techniques agricoles innovantes. Y ont été abordés les principes de l’agriculture durable comme la création de sols fertiles utilisant les ressources de proximité, la réalisation d’un compost, les associations de cultures, la maîtrise de l’arrosage grâce à la couverture des sols et la culture sur buttes

  • Un contexte, un jardin et un programme adapté

Chaque jardin a donc une vocation particulière : en Afrique du Sud, le jardin de Roosboom s’adresse à de jeunes orphelins au sein d’une maison d’accueil de jour. En Eswatini, Dessine l’Espoir a mis en place des jardins pédagogiques dans 5 écoles autour de Piggs Peak, qui produisent également des légumes pour les cantines, ainsi q’un jardin communautaire à Macambeni fournissant des légumes pour des enfants orphelins du quartier, ainsi que pour les patients séropositifs de l’hôpital. Au Lesotho, Dessine l’Espoir accompagne une ferme école mise en place par The Ivory Foundation, visant à sensibiliser des jeunes sourds et malentendants à l’agriculture durable. Au Burkina Faso, Dessine l’Espoir soutien un jardin en permaculture développé au sein du Village Laafi au profit des femmes séropositives d’une association de Koudougou.

  • Contexte périurbain et rural: deux contextes, deux approches.

Le cas des townships
En Afrique du Sud, la permaculture a été introduite depuis plusieurs années comme une solution pour les townships en particulier, avec la notion de “Door Gardens”. Ces jardins, de la taille d’une porte (2m x 1m) sont adaptés aux habitats périurbains des townships, qui disposent souvent d’un petit terrain de quelques mètres carrés. L’apprentissage consiste à créer sur cette surface une terre fertile, en utilisant les déchets ménagers, associés à des végétaux disponibles à proximité (feuilles, branches, herbes…), et à associer des cultures permettant un rendement maximal sur une petite surface, pour apporter un complément alimentaire en légumes frais pour les familles toute l’année.

Les planches de cultures réalisées par les enfants de Ladysmith suivent cette logique, dans l’idée de les inciter à reproduire ce principe dans leur famille d’accueil (certains ont encore un de leurs 2 parents, les autres sont généralement pris en charge part une tante ou une grand mère).

Soutenir les familles en milieu rural
En Eswatini, le contexte est différent, et les familles, vivant pour la plupart en milieu rural, sont pourtant souvent découragées de cultiver un potager, souvent par manque de moyen pour le protéger d’un grillage, ce qui le laisse à la merci des vaches et chèvres du voisinage, souvent errantes. Il en résulte que l’alimentation de la majorité des personnes vulnérables est constituée de produits de grande surface bon marché : pain de mie, riz, haricots, semoule de maïs, et un peu de viande lorsque c’est possible.

Pour cela, Dessine l’Espoir a mis en place le programme « One House One Garden », dont le but est d’aider les familles à implanter un potager familial. Des familles vulnérables sont identifiées parmi les patients séropositifs de l’hôpital, et l’équipe locale de Fundzisa Live intervient pour installer un potager clos, avec mise à disposition d’outillage et de semences.

  • Améliorer les connaissances dans le domaine de la nutrition.

Une meilleure connaissance de ce qu’est une alimentation équilibrée, la réhabilitation de ressources locales et l’enseignement de principes de culture adaptés à ces situations, peuvent constituer des atouts certains pour améliorer la qualité de vie de ces personnes, en particulier dans des zones très affectées par le VIH SIDA et où le renforcement des défenses immunitaires est essentiel. 

  • A Roosboom en Afrique du Sud, un soutien aux orphelins d’un township défavorisé

A Roosboom, dans la Half Way House de Silethithemba ouverte en 2006 par Dessine l’espoir pour accueillir les orphelins du quartier chaque jour après l’école, un jardin en permaculture a été mis en place en 2011.
les enfants participent à l’entretien du jardin, encadrés par les trois femmes qui s’occupent du centre.
Les légumes (choux, courgettes, épinards…) ainsi produits sont utilisés dans la préparation des repas chauds pour les enfants, en complément des féculents livrés par un grossiste de la ville voisine de Ladysmith. Les femmes en charge du centre préparent un repas chaud et équilibré chaque jour pour les enfants, à la sortie de l’école. Depuis 2020, un poulailler de 40 poules pondeuses a été installé avec le soutien du Fonds A&A Ulmann, permettant d’agrémenter les repas plusieurs fois par semaine d’oeufs, constituant un apport en protéine et améliorant ainsi la qualité des repas.

  • En Eswatini, une approche multifacette.


Concernant le jardin communautaire de Macambeni, ses objectifs sont multiples : sensibiliser les habitants du quartier aux techniques d’agriculture durable, fournir des légumes frais à la cantine qui prépare les repas pour 20 enfants orphelins du quartier ainsi que les colis de nourriture distribués à l’hôpital.

En effet, un jardin de démonstration aux techniques agro-écologiques a été ouvert au sein de l’hôpital de Piggs Peak pour sensibiliser les patients et les inciter à mettre en place un potager chez eux. Après avoir distribué, entre 2005 à 2018, un repas quotidien aux patients pour les inciter à venir chercher leurs traitements chaque mois à l’hôpital, Dessine l’Espoir a dû modifier son protocole de soutien pour l’adapter au nombre croissant de patients sous traitements (multiplié par 20 en 15 ans).

Parmi les 4 500 patients suivis en 2018, certains pouvaient se passer de ce repas offert, alors que d’autres avaient besoin d’une aide plus conséquente. Une distribution de colis contenant des légumes et ingrédients de base a ainsi débuté pour 50 patients ciblés. Celle-ci joue un rôle important dans la reprise de force des patients les plus faibles, en leur apportant un complément alimentaire indispensable. Il remplace le programme « Food By Prescription » du Fond Alimentaire Mondial qui accordait un panier de nourriture aux patients les plus faibles et qui a été supprimé en 2018. L’approvisionnement en légumes se fait grâce aux jardins de l’association pour les choux, les salades, les épinards. Le recours au marché local est aussi nécessaire pour combler les manques du jardin.

Afin de fournir des légumes frais pour ses projets de soutien nutritionnel, Dessine l’Espoir s’est engagée depuis 2011 dans la mise en place de jardins potagers biologiques, impliquant les bénéficiaires de ses programmes et faisant la démonstration de techniques d’agriculture durables (permaculture, agroécologie, agroforesterie) auprès de publics variés.

Ces jardins ont suscité un réel engouement localement, ces connaissances étant perçues comme des moyens d’accès à moindre coût à une nourriture plus équilibrée, en valorisant des petits espaces avec des techniques économes en eau et n’utilisant aucun produit chimique.

Dessine l’Espoir s’est ainsi engagée dans le programme pédagogique « Garden Your Health », avec le soutien de The Ivory Foundation. Elle a multiplié les jardins pédagogiques, dans un hôpital, dans plusieurs écoles, centres d’accueils de jour pour orphelins, maisons de la jeunesse dans plusieurs pays d’Afrique, qui bénéficient aujourd’hui à plusieurs centaines d’enfants, et sensibilisent à travers eux leurs famille. Cette démarche a aussi pour but de permettre aux familles d’être autosuffisantes, dans un contexte de fragilité physique, de pauvreté, et de hausse des prix des denrées alimentaires de base favorisant la malnutrition.

L’association développe également des manuels pédagogiques à destination des encadrants et des enfants, selon leur tranche d’âge, ainsi que  des livres de recettes pour encourager la consommation de légumes du potager dans des plats inspirées de recettes traditionnelles.

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